La conscience dans tous ses états
Le visiteur appréhende l’œuvre avec sa sensibilité. Il vibre ou pas avec ce qu’il voit. Le travail peut se référer à d’éminents concepts, mais cela ne suffira pas à toucher le cœur de celui qui regarde. Néanmoins, on peut toujours articuler quelques mots sur son oeuvre sans trahir l’approche sensible.
Je vois dans ma démarche globale un rapport évident avec les états de conscience : Veille, rêve, sommeil profond.
Etat du rêveur : Je suis longtemps resté sous le charme du dessin automatique, véritable extracteur des pépites du mental profond. En dessinant dans les taches de couleurs, j’ai vu apparaitre ce que je nomme « le monde invisible ». Je vis cette recherche, proche de l’état onirique, tel un voyage intérieur, une promenade dans les « paysages du mental », comme les appelait Jean Dubuffet.
Profondeur du sommeil : le sommeil sans rêve se situe près de l’état méditatif. La méditation est un questionnement silencieux sans question, ni questionneur, une manière de célébrer le mystère originel. La « trame carrée », mes sculptures et peintures entreprises ces dernières années, répond à ce jeu du questionnement métaphysique.
Etat de veille : Le monde nait chaque matin dans son étonnante diversité. En saisir les contours est depuis toujours le jeu favori des artistes. J’ai repris plaisir à dessiner des personnages féminins, d’ «intrépides citadines », que je traite graphiquement avec une candeur béate identique à celle qui me guide vers les questions métaphysiques. Equilibrer des aplats de couleurs opaques bordés d’un puissant trait noir est pour moi un exercice jubilatoire, il me motive tout autant que le sujet lui-même. Il est juste de merci à ceux qui m'ont inspiré, l'immense Fernand Leger, le Pop Art hero, Roy Lichtenstein, Robert Indiana. les aventuirers de l'Op Art, Franck Stella, Victor Vasarely, et aussi Daniel Buren. Sol Lewitt, un artiste americain minimaliste et conceptuel et, plus récemment, Julian Opie. La liste serait encore longue, si je citais tout le monde.. Merci.