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Fabrice Fanjoux
12 octobre 2008

L’impression du monde

Peux-tu parler de ton art ?

Oui.

Mais encore… Comment te définis-tu ? 

Sculpteur ou… artiste plasticien, terme légèrement ronflant qui désigne celui qui pratique les arts plastiques.

Quelle est ta démarche ? 

Il s’agit plutôt d’un mode de fonctionnement, une posture. Le dessin en couleur est la base de mon travail. Ma sculpture est intimement reliée à une imagerie obtenue par le dessin. Certains éléments semblent se dégager au cœur de ces tracés, certaines silhouettes deviennent des points de départ pour une possible expression en trois dimensions…


VF01


Je visualise longuement, je laisse « infuser » le schéma dans mon esprit. La sculpture, se fait, seule, sans effort… L’effort sera cependant nécessaire pour la matérialisation. La sculpture demande de l’énergie, un certain engagement physique, de l’habilité, voire de l’audace.

Que veux-tu représenter ? 

Je ne veux rien. Je dessine sans intention, je laisse venir... Le résultat donne l’impression du monde plus que sa représentation

Euh… ? 

Ce ne sont pas les arbres, les animaux, les gens ou nos ustensiles, mais une sorte d’équivalence plastique qui évoquerait le tout.

Es-tu critique vis a vis de ton travail ? 

Je me tiens dans une ouverture, une disponibilité maximale vis à vis des suggestions des Muses. Elles restent parfois silencieuses… Mes dessins ou mes sculptures stagnent parfois pendant des mois, puis un jour, une ultime intervention les sort du statu quo.

Es-tu un professionnel de l’art ? 

J’ai la possibilité de consacrer la majeure partie de mon temps à l’art. Grâce au mécénat d’un ami collectionneur. Travailler à coté et s’autofinancer est aussi tout à fait acceptable, je l’ai souvent fait. Allez chercher sa pitance fait partie de l’aventure artistique. J’imagine souvent l’homme du Magdalénien rentrant fourbu de la chasse, peut-être bredouille, le ventre vide ?


Roc_aux_Sorciers_02


Au lieu de pleurer sur son sort, que fait-il ? Il dessine, grave les parois de sa grotte, fait revivre l’animal qu’il a traqué, peut-être pour manifester son adoration, exhorter les dieux à le laisser nourrir sa famille ou son clan.

Dés que les hommes ont pu se poser, ils ont dessiné, se sont mis à rêvé leur vie. L’art est une manière d’honorer, de remercier, de célébrer l’existence.


JDF

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